Que faire d'un plumier, s'est dit Jacques Demarcq. Y mettre des plumes d'oiseau, puisqu'il aime ces bestioles. D'autant qu'il n'est pas le premier : les Maoris de Nouvelle-Zélande gardaient jadis dans une boîte à trésor dite «wakahuia» de précieuses plumes de huia. Qui étaient noires et blanches, comme les icônes de Malévitch. Aujourd'hui, l'oiseau huia n'est plus : autre point commun avec Malévitch, du moins sa personne. Reste l'art en effet, qui peut prendre la forme d'un petit cercueil renfermant la dépouille symbolique des choses disparues, enveloppée dans une oraison pas du tout funèbre : une célébration de la volatilité plutôt, avec envol de plumes lorsqu'on ouvre la boîte.

Jacques Demarcq est né en 1976 dans l’Oise. Issu de la Sorbonne et de la faculté d’Amiens, il est un temps professeur de lettres au lycée de Compiègne, puis travaille dans des organismes culturels avant d’enseigner à l’école des Beaux-Arts de Saint-Etienne et enfin à l’École des Arts Décoratifs de Strasbourg. Il a collaboré à la revue TXT puis à la revue TARTALACREME.
Poète et traducteur, il est connu pour ses lectures publiques et ses textes souvent cocasses ou impertinents jouent avec les mots, les sons et les rythmes.

Si le monde est une scène, la boîte de l’œuvre en main en est la maquette imaginaire. C’est à la fois une récréation pour celui qui la pense mais également pour celui ou celle qui va la faire vivre intimement, chez soi, en voyage. Il y a là, un jeu d’appropriation puisque chaque boîte devient un théâtre intérieur à chacun, constituant une compagnie ambulante sur le chemin de la vie.

Blanchet (Sérigraphie sur bois)

120 exemplaires

11,4 x 7,2 x 3,1 cm